Le sablier de Mort à Venise

16.03.2015
Mort à Venise - affiche du film

La Mort à Venise est une nouvelle de Thomas Mann, écrite en 1912. Mort à Venise en est la transposition au cinéma, réalisée par Luchino Visconti en 1970. Ce film est hanté par l’adagietto de la 5ème symphonie de Gustav Malher. Mann pensait au compositeur, qu’il connaissait et admirait, lorsqu’il écrivit ce récit. C’est la très probable raison pour laquelle il donne à von Aschenbach, le protagoniste de l’histoire, le prénom Gustav. Visconti avait rencontré Thomas Mann qu’il admirait. Ecrivain reconnu dans le récit, Aschenbach est un musicien dans l’adaptation cinématographique. Tout se tient.

 

Le thème de cette œuvre est une réflexion sur la nature de la beauté : sa quête, sa contemplation et ses dangers. L’histoire fait incarner la beauté idéale en la personne d’un adolescent. Ebloui et déréglé par la présence de cet être, Gustav von Aschenbach ne prend aucune garde à l’épidémie qui sévit dans une Venise sublime, fétide et sépulcrale, et qui l’emporte.

 

Comme ensorcelé, le héros perd la notion du temps et des réalités. Il résume admirablement sa dérive hors du temps par l’image du sablier : « Je me souviens, nous avions le même sablier… autrefois, chez mes parents. Le sable s’écoule par un orifice si étroit que lorsqu’on le retourne il semble que le niveau, dans le globe supérieur, ne changera jamais. On dirait que le sable attend pour s’écouler dans l’autre globe les tout derniers instants. Jusque-là c’est si lent, que l’on croit avoir le temps d’y penser… Le dernier moment, lorsqu’il arrive à son terme, qu’il ne reste plus de temps pour y réfléchir, le sablier est vide. »