William Eggleston chez Cartier-Bresson, Paris

05.11.2014
© William Eggleston

© William Eggleston

La Fondation Cartier-Bresson organise une exposition du photographe William Eggleston du 9 septembre au 21 décembre 2014.

Eggleston était un fils spirituel d’Henri Cartier-Bresson. Tout a été écrit sur l’importance de ce photographe à l’œil différent. On lui fait porter excessivement l’apport de la couleur dans la photographie. Il ne fut pas le seul ni le premier. Mais il importa la précision violente de la colorisation publicitaire d’alors dans son traitement photographique. L’exposition se concentre sur cette période de transition, au milieu des années 60.

Surtout, il focalisa son regard clandestin sur le banal, le quotidien, l’abandonné, le fugace, l’équivoque, l’anonyme, le rutilant et le rouillé. Il a beaucoup photographié le sud-est des Etats-Unis dont il était originaire, ce Mississipi où il grandit. Plus tard le Japon, la Chine, Berlin et le nord de la France.

Il fait partie de ceux qui ont éduqué notre regard sur le nouveau monde d’alors : la société de consommation, ses centres commerciaux, ses petits bonheurs tragiques, ses objets, ses rejets, ses déserts. Un cadrage extraordinaire sur l’ultra-ordinaire. Une lumière de durée sur l’éphémère. Il annonce les très influents Nan Goldin, Juergen Teller et Larry Clark dont le travail artistique a influencé et servi en retour la mode et la propagande du commerce dit de luxe. Les cinéastes Gus Van Sant et David Lynch se réclament de son influence.

Voir aussi le court documentaire de Reiner Holzemer sur Vimeo.

Un discret monsieur, un grand regard, un artiste.

William Eggleston, From Black and White to Color,

Fondation Henri Cartier-Bresson, du 9 septembre au 21 décembre 2014