Venise

13.08.2015
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Venise est une hypnose. Cité théâtrale, rêve flottant, dédale ondulant, reflets flous, flamboiement du jour dans l’onde… Une poésie baignée de torpeur. Un lieu où l’on revient. C’était une escale estivale des amis fondateurs…

Ils découvrirent la cité de retour d’un séjour en Grèce. Les croquis d’illustration sont de Desmond Knox-Leet. Celui fait en terrasse laisse reconnaître les ogives gothiques du Palais des Doges de la place Saint-Marc. Sur le suivant, une église imposante s’élève sur une placette – les familles en vue rivalisaient par églises interposées… Le dernier est fait depuis une chambre de La Calcina, une pension où il avait ses habitudes.

On ressent dans ces dessins la lumière, la chaleur et la langueur qui baignent la Sérénissime. C’était en août 1970. Cette année-là se tenaient la trente-cinquième Biennale et la trente-deuxième Mostra de Venise.

L’Exposition Internationale d’art contemporain de la Biennale de Venise, ainsi que la Mostra, le festival international du film de Venise, datent respectivement de 1893 et de 1932 : chacune en son domaine, ce sont les deux plus anciennes manifestations qui soient. Leurs portée et influence demeurent parmi les plus rayonnantes. La « Biennale » a la particularité de se démultiplier dans la ville en petits pavillons d’exposition, nationaux ou dédiés à un artiste, en sus des grands espaces faisant l’objet d’un rassemblement d’œuvres autour d’une thématique. La contemplation esthétique y suffoque car la cité fourmille alors d’une effervescence festive où l’émulation et les affaires ne sont pas en reste. Depuis 1999, l’immense Arsenale est aussi investie d’œuvres, d’installations et dispositifs artistiques contemporains. La Biennale se prolonge plusieurs mois après son ouverture (début mai) jusqu’à la fin novembre, laissant ainsi le loisir au grand public et aux touristes d’en jouir longtemps après que les professionnels aient quitté cette prestigieuse arène de talents où bien des alouettes se mirent dans l’eau. La Biennale de Venise 2015 se tient du 9 mai au 22 novembre. Placée sous l’égide de Paolo Baratta et du critique d’art américano-nigérian Okwui Enwezor, elle a pour thème « Tous les futurs du monde », invitant les artistes à s’interroger sur « la manière d’appréhender, de saisir et de faire écho aux évènements qui agitent le monde d’aujourd’hui ». Les artistes contemporains des 89 pays représentés exposeront dans les pavillons historiques des Giardini et de l’Arsenale.