Toutes premières bougies

16.04.2015
diptyque_bougies

C’est en 1963, après deux ans d’existence, que diptyque crée ses premières bougies parfumées. Les fondateurs avaient jusqu’alors concentré leurs efforts sur la création de tissus. Ils en composaient les motifs, décidaient des coloris et supervisaient l’impression. Ces travaux les conduirent à imaginer des bougies assorties à leurs créations textiles. C’était comme toujours une affaire de relations privilégiées avec des artisans dont ils appréciaient la façon de faire. Et c’est donc leur cirier – le fabriquant de bougies – qui souffla au trio l’idée de bougies parfumées. Il leur proposa même alors des pistes à flairer: aubépine, cannelle et thé. Les fondateurs furent d’emblée enthousiastes.

Desmond Knox-Leet fut tout de suite à son affaire. Il avait un nez et le goût de l’odeur de la nature, des matières et des choses du quotidien, puis bien sûr celui des parfums – particulièrement ceux de tradition anglaise alors peu connus. Dans son éducation, sa mère l’avait initié aux arts – musique, peinture, théâtre, belles-lettres – et à celui si particulier du parfum. Son inclination allait aux senteurs simples, travaillées mais non trafiquées. Il aimait reconnaître dans un parfum les senteurs authentiques qui le composaient, essences ou fleurs : l’ossature naturelle de son effluve.

Les parfums de ces toutes premières bougies parfumées sont composés dans l’atelier du 34 boulevard Saint-Germain où Desmond se livre à maints essais pour accommoder le juste dosage des trois senteurs souhaitées. Il sera le nez de la Maison jusqu’à sa mort, aimant malaxer les matières au mortier et amalgamer poudres, essences, herbes et épices pour émaner un bouquet. C’est aussi ici tout un esprit et une manière de faire : le goût des matières, donc de mettre la main à la pâte, l’envie de s’amuser, d’essayer soi-même, le sens de l’artisanat, l’absence de plan théorique concocté sur un bureau ou de stratégie commerciale préméditée, le désir d’aventure et le soin personnel des choses bien faites, avec attention, avec sensibilité.

Les rares bougies parfumées de ce temps sont des produits onéreux. diptyque souhaite proposer ses bougies artisanales aux senteurs « fait maison » à un prix abordable. Ils travailleront alors avec un parfumeur formé à l’école de Versailles, grand artisan reconnu de l’époque, pour reproduire avec fidélité les aubaines olfactives de la nature nées de l’atelier de senteurs de Desmond Knox-Leet.

La confection artisanale demeure la règle perfectionniste : cires et mèches varient selon les familles de senteur. La mèche est fixée à l’aide d’une colle spéciale. Les verres sont aussi préchauffés pour prévenir les stries contre la paroi du verre.

Le diptyque d’aujourd’hui, concepteur de senteurs pour la maison comme pour le corps, est né de ce trio de bougies aux parfums d’aubépine, de thé et de cannelle.