Tons du don

14.12.2015
CS4A7294

Il s’agit d’agencement de papiers de soie. De minutie des plis. De combinatoire de couleurs. D’un théorème arbitraire de synesthésie. Ainsi en va-t-il de l’intangible protocole qui régit l’exécution des papiers cadeau diptyque.

Si le bleu turquoise s’apparie au fuchsia et vert jade, c’est L’Ombre dans l’Eau. En eau de toilette. Car l’eau de parfum se vêt de noir, s’ajoutant aux trois couleurs. Chaque eau de toilette a sa toilette de trois de couleurs. Ce code associe et distingue toute eau de toilette ou de parfum d’un même nom, toujours et partout dans le monde, quoique seulement chez diptyque. Même traitement de trois couleurs de papier identifiant toute bougie blanche, et quatre pour celles proposées dans un verre soufflé : toute senteur a son trio couleurs, parfois son quatuor. Ces habits de papier haut en couleurs se veulent un contrepoint polychrome au noir et blanc qui identifie les étiquettes et étuis diptyque depuis ses débuts. La palette de soie est de trente et une couleurs, les possibilités de combinatoire sont milliards.

Les couleurs ne sont rien sans les plis. Les trois ou quatre feuilles sont disposées de façon que la première couleur enrobe l’étui, et que les deux autres apparaissent en bandes verticales sur le devant du paquet, étroite pour la seconde et large pour la troisième. Cette technique de pliage est d’inspiration japonaise. Exemple à l’appui avec Philosykos : le Lie de vin enrobe la boite, Solferino en bande étroite et Vert pomme en large. Pour l’eau de toilette ! En eau de parfum, les Solferino et Vert pomme demeurent de largeurs identiques, mais le Lie de vin réduit à une bande de largeur médium à côté de l’étroite (Solferino), tandis que le papier noir enrobe la boite du flacon. Ces pliages catégoriques (ni incertitude, ni objection) sont pensés de façon à ne poser qu’un petit bout d’adhésif pour tenir le tout.

Ces papiers cadeaux sont un service exclusif des boutiques diptyque. La tradition fut initiée du temps des fondateurs, dans la boutique du 34 boulevard Saint-Germain. Un tableau de couleurs fut constitué, qui s’étoffe inébranlablement depuis à toute offre diptyque, non seulement vinaigre, eaux et bougies, mais aussi les fragrances corporelles de l’Art du Soin (corps et visage), les fragrances domestiques, La Collection 34, ainsi que les accessoires. Ces combinaisons de teintes ne doivent rien à l’ouvrage de science de Michel-Eugène Chevreul Loi du contraste simultané des couleurs, mais leur système n’en garde pas moins l’intention de plaire et faire plaisir. Car ce cérémonial du soin de l’offre relève, au sens ancien, de l’étiquette.