Benjamin Pollock était un fabricant de petits théâtres en papier à la fin de l’époque victorienne, au tournant du XIXe au XXe siècle. Sa boutique était située à Londres, dans le Covent Garden populaire. La qualité de son travail, mais aussi sa bonté souriante, lui acquirent la renommée.

Le quartier de Covent Garden est une légendaire ile aux spectacles qui réunit de nombreux théâtres et offre des représentations de rue. Dans le passé, les décors des pièces populaires faisaient l’objet de reproductions imprimées à découper et à monter : ces jouets firent les délices de générations d’enfants.

Les théâtres Pollock consistent donc en de grandes planches de papier sur lesquelles le décor et les personnages sont peints avec un soin et un trait d’antan. Chaque élément se découpe et l’ensemble fait ensuite l’objet d’un montage. Souvent, la pièce ainsi créée s’anime manuellement et produit un effet visuel de manège à la fois statique et animé. C’est un théâtre de pantomime dont la tradition anglaise est très ancienne.

Ce sont toujours des enchantements qui éveillent l’œil d’enfant. Les petits théâtres Pollock sont féériques et nostalgiques. Ils restent à jamais de petites merveilles d’invention, d’intelligence au mécanisme ingénieusement simple et à l’esthétique d’un temps bien lointain.

Robert-Louis Stevenson lui consacra un essai. Charlie Chaplin en était dingue…

Longtemps après la disparition de monsieur Pollock en 1937, les petits théâtres continuèrent d’être fabriqués et inventés. Mrs Marguerite Fawdry lui consacra un petit musée qui acheva d’asseoir sa renommée, le Pollock’s Toy Museum. Les petits théâtres Pollock furent une véritable petite institution anglaise pour l’enfance.

C’était un tout petit peu avant GTA et Call of Duty.

Lorsque diptyque ouvrit sa boutique, en 1961, ses créateurs y vendaient mille et un objets originaux, de décoration, de divertissement, tous choisis avec leur goût pour l’artisanat soigné et beau à regarder. Ils collectionnèrent ainsi les théâtres Pollock. Probablement étaient-ils alors les seuls à les proposer à la vente à Paris. La vitrine de diptyque les exposa souvent, de 1963 jusqu’aux années 90 !

La magie n’a pas d’âge.