Souvenirs de Normandie

30.04.2015
Paul Signac - Barfleur

Florabellio plonge ses racines olfactives dans la mémoire d’enfance de Chistiane Montadre-Gautrot.

Le projet de cette eau de toilette remonte à 2006, lorsque la co-fondatrice de diptyque (avec Yves Coueslant et Desmond Knox-Leet) évoque ses souvenirs avec Fabrice Pellegrin. Parfumeur de la maison Firmenich, il est à l’origine de Do Son, Eau Duelle ou Volutes, parmi d’autres encore.

C’était à Barfleur, ce port de Normandie où la petite fille passait ses vacances. La dame en âge revit la brise côtière, fraîche et salée par les embruns. Elle revoit les vergers de pommiers. Leurs pommes sures laissées au sol effluent une odeur âcre et sucrée. L’arôme du café chaud s’en mêle, savouré par les adultes dans le petit café du port.

Comme les souvenirs parfois, le projet entre en sommeil. Lorsque Fabrice Pellegrin s’en empare à nouveau, c’est à partir de ce spectre de souvenirs si vifs : mer, pomme, café. Son nez de renom s’accorde depuis des années avec diptyque, parce que leur goût des matières premières naturelles les réunit.

Ce sont les photos de Terri Weifenbach qui sortirent du sommeil cette esquisse de parfum sous un nouveau jour. Elles donnent à voir le spectacle silencieux d’un printemps triomphant de couleurs et resplendissant de lumière. L’idée fut alors celle de composer un accord olfactif enjoué, frais, sémillant. Ce spectacle surpris par la photographe est sans artifice de mise en scène : c’est la nature dans sa plénitude qui est donnée à voir. La transposition de cette vision en parfum s’est alors concentrée sur le rapport des matières premières entre elles, comme la technique photographique de l’artiste ordonnance les auras de couleurs. Enfin, tout comme certaines prises de vue circonscrivent la mise au point sur la pomme en laissant tout le reste dans un savant flou de lumières, Florabellio organise ses halos olfactifs à partir de la fleur de pommier.