Quatre garçons des années 60

13.04.2018
National Portrait Gallery handout of a rare photograph of The Beatles which will be part of an exhibition, Beatles to Bowie: the 60s Exposed at the National Portrait Gallery. PRESS ASSOCIATION Photo. Issue date: Thursday June 25, 2009.  The exhibition will include 150 photographs and 150 other items including record sleeves, illustrated sheet music and magazines and will feature more than 100 previously unseen images of groups such as The Kinks, The Who and early portraits of singers such as Sir Cliff Richard, Billy Fury and Marianne Faithfull. See PA story ARTS Sixties. Photo credit should read: Robert Whitaker/PA Wire

National Portrait Gallery handout of a rare photograph of The Beatles which will be part of an exhibition, Beatles to Bowie: the 60s Exposed at the National Portrait Gallery. PRESS ASSOCIATION Photo. Issue date: Thursday June 25, 2009. The exhibition will include 150 photographs and 150 other items including record sleeves, illustrated sheet music and magazines and will feature more than 100 previously unseen images of groups such as The Kinks, The Who and early portraits of singers such as Sir Cliff Richard, Billy Fury and Marianne Faithfull. See PA story ARTS Sixties. Photo credit should read: Robert Whitaker/PA Wire

Quatre garçons des années 60, par Julia Kerninon

Au mois d’août 1960, à Liverpool, un quator de skiffle prend pour nom de scène un étrange mot-valise : The Beatles, contraction de beat, le rythme, et de beetles, les scarabées, en référence aux célèbres Crickets, le backband de Buddy Holly. Dans la foulée, un batteur est embauché et les cinq jeunes musiciens débutants partent pour le Red District de Hambourg, où ils vont jouer intensivement de petit club en petit club pendant deux années. Cet apprentissage sera essentiel : il fera d’eux des professionnels, et c’est aussi à Sankt Pauli qu’ils adopteront la coupe de cheveux qui deviendra leur marque de fabrique.

En 1963, rentrés en Angleterre, ils ont perdu l’un de leurs membres d’une tragique hémorragie cérébrale, et changent bientôt de batteur. Cette nouvelle formation est la bonne : John Lennon, Paul McCartney, George Harrison et Ringo Star enregistrent leur premier album, Please, Please me, et le succès est immédiat. Commencent alors trois années de tournée à travers le monde, de concerts dans des stades bondés, de groupies hystériques… Les Fabulous Four sont partout, ils tournent même un film, A Hard Day’s Night, en 1964, puis un deuxième, Help !, en 1965. En 1966, ils décident d’arrêter les tournées afin de se consacrer à une production musicale plus exigeante en studio, difficilement recréable sur scène : Revolver est un condensé d’innovations surprenantes, sitar, cordes, bandes passées à l’envers… L’année suivante, ils vont encore plus loin avec le concept album Sergent Peppers and the Lonely Hearts Club Band et sa célèbre couverture en collage. En 1968, après un séjour en Inde auprès d’un maharishi, mouvement hippie oblige, paraît l’inclassable White Album, un double dont le producteur historique des Beatles, George Martin, disait que s’il avait été condensé en un seul 33 tour, il aurait probablement été le meilleur album de tous les temps.

Malgré deux nouveaux films, Magical Mystery Tour et Yellow Submarine, les tensions commencent à apparaître. Les deux albums suivants seront les derniers, composés et enregistrés dans une telle confusion qu’ils sortiront dans l’ordre inverse à leur réalisation : Abbey Road, paru en 1969, a en effet été enregistré après Let it be qui clôt, en 1970, dix années d’audace musicale. Ainsi, les années 60 sont, aussi, les années Beatles, et réécouter leur discographie, des premiers refrains romantiquement pudiques aux messages révolutionnaires des derniers albums, c’est plonger tête la première dans l’incroyable ébullition de cette période mythique.

 

Julia Kerninon est Docteur en études anglophones et écrivain.