La Prouveresse

10.08.2015
EmilNolde-Blumengarten(ohne+Figur)1908

La rentrée sera riche. Mais c’est encore un secret diptyque. On peut tout de même dire le nom d’un secret sans trahir de quelle cire il se chauffe, n’est-ce pas ? Il s’appelle La Prouveresse.

Dans le passé, ce nom s’écrivait Prouveyresse. Sa sonorité dénonce son origine en langue provençale. Souvent les noms sont des déformations de la fonction d’un lieu, la Plantade par exemple, tout près de la Prouveyresse, désignait le verger seigneurial. Le chemin de la Prouveresse conduisait au jardin potager pour le ravitaillement des anciens Moines du « Moustayret de Saint-Pandoise ». En Provençal, le verbe « prouvi » signifie pourvoir. C’est là la probable origine du nom, puisque ce potager pourvoyait les moines en légumes, et que c’était leur chemin d’approvisionnement. Pourvoir, provision, « prouveresse » les homophonies résonnent.

Yves Coueslant, l’un des fondateurs de la Maison, avait une maison dans les hauteurs de Grasse, son havre secret dans un pays qui embaumait les essences. On y accédait par le chemin de La Prouveresse. Bordé de figuiers, de cyprès, d’herbes aromales du cru, il fleure l’or odorifère de toute une région. C’est un sentier enchanteur que le fondateur aimait gravir à pied. Ces parfums étaient aussi familiers à Fabrice Pellegrin, le parfumeur et auteur de cette nouvelle bougie, qui a passé son enfance dans la région.

Ne tombe-t-il pas alors sous le sens que ce nom de chemin des moines soit devenu celui d’un cierge ? Certaines mauvaises langues, qui n’en ont pas moins bon nez, ne manqueront pas de noter qu’on a ici vendu la mèche.