Le port d’Opone

10.09.2015
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D’Opone transitaient l’ivoire, les épices, le safran des Indes, la cannelle, les encens, le styrax, les lapis-lazuli, topazes et turquoises, la soie, l’indigo, des graines d’abricotier, d’aubergine et de cerisier… des esclaves aussi. C’était les portes d’un Orient onirique déversant son opulence…

C’était il y a si longtemps qu’histoire et mythes se confondent comme les dunes dans la fournaise de Somalie. Ce fut le « pays de Pount » des Egyptiens, représenté dans les bas-reliefs du temple de Deir el-Bahari à Louxor. Puis le « pays du bout du monde » pour les Grecs, au sud du Ras Asir et du Ras Hafun, abritant Opone, place commerciale gorgée d’aromates étranges.

L’évocation du port d’Opone – dîtes « Opôné » – ranime toutes les exubérances d’un Orient inconnu et fantasmé qui déversait sur les étals des richesses ignorées et adorées. Le port fleurait les épices des horizons irrêvélés.

« Triste impression ! Je regagne le pays du froid et des orages, et déjà l’Orient n’est plus pour moi qu’un de ces rêves du matin auquel viennent bientôt succéder les ennuis du jour. » (Gérard de Nerval, Voyage en Orient)

 

Nota Bene : la péninsule somalienne de Hafun correspond à l’emplacement de l’antique ville portuaire d’Opone. Le cap Hafun est l’extrémité orientale de l’Afrique, au sommet de sa Corne, entre le Golfe d’Aden, l’océan Indien et l’archipel de Socotra.