Le vase Médicis

23.10.2017
Gravure de Stefano Della Bella (1656) figurant le jeune Cosme III de Médicis dessinant le vase auquel la postérité donnera son nom.

Gravure de Stefano Della Bella (1656) figurant le jeune Cosme III de Médicis dessinant le vase auquel la postérité donnera son nom.

La typologie des vases antiques est vaste, selon leurs usages domestique et cultuel, leurs formes ou leur matière. Parmi eux, l’un s’appelle cratère : long, évasé, en bronze. Ce vase est devenu familier sous le nom de vase Médicis. Et ce rejeton n’est pas la potiche de son aïeul.

Le cratère était un vase grec dans lequel l’on mêlait le vin à l’eau, afin de le boire. Ce vase pouvait aussi servir de coupe. Sa forme est pansue avec deux petites anses latérales, au col ouvert et évasé. Le cratère d’un volcan a été ainsi nommé à cause de sa forme en coupe. Parmi ses variantes, à colonnettes, en calice, à volutes, il y a le cratère en cloche, parce qu’il ressemble à une cloche à l’envers.
Un immense vase cratère en cloche, coulé en bronze et sur piédestal, avait été retrouvé lors d’un inventaire de la Villa Médicis de 1598, aujourd’hui exposé à la Galerie des Offices de Florence. Sa taille (1m73), la beauté ouvragée de ses parties (anses annelées, rebord mouluré, pied godronné) et le mystère de la signification de la scène mythologique courant en bas-relief sur sa surface ont tant marqué les esprits qu’il fut imité, et il fut tant imité que la dénomination générale d’un vase largement évasé à double anse devint celle de vase Médicis.
Il en est de toutes tailles et toutes matières, avec une compréhension des plus extensives de sa forme, pourvu qu’on en retrouve vaguement quelques attributs qui l’affilient à la famille, d’une hanse ou l’autre.

Mais en matière de vase Médicis fait de cire et destiné non seulement à la décoration mais bien à l’usage, particulièrement pour y recevoir de l’eau et des fleurs, les archéologues du futur ne se perdront pas en disputes vaseuses mais se retrouveront unanimes autour d’une coupe dont le vin ne sera pas coupé d’eau : il s’agit assurément d’un vase diptyque, début du XXIe siècle, probablement même 2016 et 2017, certaines datations avancent même les mois de septembre, et très vraisemblablement issus de la Collection 34.