Jean Imbert : la cuisine et le voyage

13.06.2016
Jean Imbert

Jean Imbert

« Depuis tout petit, Jean Imbert est passionné de gastronomie… A 19 ans, il est le plus jeune diplômé de l’institut Paul Bocuse. Il ouvre son premier restaurant quelques années plus tard : L’Acajou. En 2012, Jean remporte la saison 3 de Top Chef. Sa cuisine est engagée, locavore, prône la pêche raisonnée et met en avant les petits producteurs français. Jean est un grand voyageur ; en 2015, il parcourt les marchés de Nouvelle-Zélande, de Polynésie et d’Islande, et organise des dîner entre New York, San Francisco et Sydney. En Egypte, il supervise notamment la carte du Steam Ship Sudan, le bateau à bord duquel Agatha Christie trouva l’inspiration de « Mort sur le Nil ». Il revient pour memento sur sa passion pour les voyages et ses découvertes culinaires… »

 

« Quand je voyage, ce qui me marque le plus ce sont les détails de la culture culinaire, les savoirs-faire ancestraux, les produits et les spécialités locales !

L’île de Tetiaroa m’a particulièrement marqué. C’est un incroyable complexe écologique : le centre de l’atoll est un immense potager dont l’engrais est réalisé grâce aux déchets de l’hôtel, avec un système de récupération des eaux, des panneaux solaires, une faune et flore protégées et surveillées… Chaque salarié de l’hôtel possède même sa propre parcelle de potager et cultive ses légumes ! C’était tout simplement magnifique de découvrir cette île vierge des abus modernes où l’on pratique une pêche responsable et où les abeilles prospèrent et offrent un miel délicieux en pollinisant le potager !
J’y ai rencontré le fils de Marlon Brando, qui vit toujours sur l’île, pêchant à la mouche dans le lagon ! Mais ce qui m’a le plus impressionné c’était le sentiment de virginité extrême de l’île. Quasiment intouchée par les hommes, c’est le royaume des oiseaux, tous plus beaux les uns que les autres. Les baleines à bosses viennent même se reproduire devant le lagon !
J’ai un souvenir impérissable d’un carpaccio de poisson perroquet pêché au large, et de concombres et melons sauvages cueillis sur l’île.

À Kyoto, j’ai été impressionné par le savoir-faire ancestral des chefs nippons : pas seulement dans l’art du sushis mais aussi dans l’art du kaseiki : la gastronomie nippone. J’ai été tout autant impressionné par tout le cérémonial culturel protocolaire qui accompagne ces repas. J’y ai visité des pâtisseries qui existent depuis plus de 200 ans dans la vieille ville et qui appartiennent  toujours à la même famille, de génération en génération. J’ai pu croiser des geishas dans les rues, comme si le temps ne passait pas. En faisant les marchés, on tombe sur de vieilles boutiques de couteaux, avec des vendeurs qui ont l’air tout aussi vieux ! C’était un sentiment étrange : celui d’être dans un lieu intouchée par les âges, ou bloqué dans le passé !

À Cuzco, j’ai pu découvrir la culture Inca. Ils sont les premiers cultivateurs de la pomme de terre et cela en terrain impossible, parfois à plus de 4000 mètres ! Comment les hommes ont-il pu bâtir des cités à cette altitude avec des cultures en terrasse et des systèmes d’irrigations mystérieux et incroyables ?
J’ai suivi la route des incas et marché sur leurs traces en direction du machu pichu… Les paysages étaient exceptionnels. J’ai été impressionné par les cultures de thé au milieu des montagnes vierges, et qui pullulaient de colibris.Je garde un souvenir tenace des céviches locaux et du travail sur les différentes marinades les accompagnant… »