Histoires de bougies : Barry Lyndon

01.01.2015
Barry Lyndon - 2

La flamme fascine. Elle berce l’œil. Sa lumière apaise. En intensifiant l’attention, elle rend la durée perceptible. L’instant s’installe : ne dirait-on pas que la flamme éclaire le temps ? D’aussi loin que l’on sache, la flamme a été associée à la vie, célébrant à la fois anniversaires et rites cultuels. De tout temps, la plupart des célébrations spirituelles de ce monde ont convoqué le calme de la flamme pour leurs cérémonies. Même hors de toute croyance, allumer une bougie reste un acte solennel. Au fil de quelques publications, voici de petites évocations associées à la bougie. Aujourd’hui, un film magistral : Barry Lyndon.

1973 : ce chef d’œuvre de Stanley Kubrick, fut entièrement tourné à la seule lumière de la bougie. Une telle entreprise était une folie.

Photographe à ses débuts, très au fait des problématiques techniques, le réalisateur rechercha un objectif géant pour capter suffisamment la faible luminosité des chandelles. Ce fut le Carl Zeiss Planar 50mm f/0.7 qui avait été conçu pour le projet Apollo de la NASA afin de prendre des photos sur la lune. Objectif bougie : une caméra spéciale fut modifiée pour lui fixer cette lentille exceptionnelle.

Il se pourrait toutefois qu’un léger éclairage complémentaire ait parfois été placé au plafond.

Pour la luminosité, pour la composition de ses plans comme pour les costumes, Kubrick s’inspira des œuvres de Thomas Gainsborough, John Constable, William Hogarth, George Stubbs, Jean Antoine Watteau et Jean Siméon Chardin : antérieurs, contemporains ou postérieurs, ces grands peintres ont eu un pied dans XVIIIe siècle où se déroule le drame flamboyant de la vie Barry Lyndon.

Le film déroule la vie exceptionnelle d’un homme orgueilleux qui se laisse porter par son destin. Il est adapté du roman écrit au XIXe siècle par l’auteur anglais William Makepeace Thackeray.

La sortie de Barry Lyndon a 40 ans : cette œuvre majeure demeure éblouissante.