Duvelleroy

08.07.2016
Métier d'éventailliste - montage et encollage (organza)

Métier d'éventailliste - montage et encollage (organza)

La Maison Duvelleroy est une institution. Plus ancien éventailliste de France, héritière d’une longue tradition, elle détient le label Entreprise du Patrimoine Vivant. En repensant l’éventail au sein de la mode contemporaine, la Maison offre un futur à un savoir-faire ancestral.

L’art français de l’éventail commence au grand siècle, le XVIIème et s’épanouit au suivant. La Corporation des Eventaillistes français compte 253 maîtres en 1782. En 1827, une Révolution, un Empire et une Restauration plus tard, ne restent que 27 haut façonniers d’éventail, et encore peinent-ils à la tâche, n’ayant surtout de clientèle qu’une vieille aristocratie vivant à la mode « d’avant » : le grand vent de Liberté de l’Histoire avait eu raison du petit vent libertin de l’éventail. C’est pourtant cette année-ci que Jean-Pierre Duvelleroy fonde sa Maison d’éventails, appelée à devenir la plus prestigieuse de toutes : médaillée à l’international, au service des cours royales européennes dont la Reine Victoria en personne, fournisseur exclusif de la Ville de Paris, et s’honorant de la contribution de peintres de renom pour illustrer ses feuilles plissées, et jusqu’à Delacroix et Ingres pour des pièces uniques…

Etant parvenue à survivre aux difficultés du XXème siècle, grâce en particulier à son savoir de maroquinerie, mais tout en préservant son art de faire et son patrimoine, la Maison Duvelleroy renaît dans le vent de son temps depuis 2010. Cela le doit à l’élan de mode qu’ont insufflé Raphaëlle de Panafieu et Eloïse Gilles.

Du fondateur, puis de ses fils et petit-fils, et des fidèles maîtres façonniers de la Maison, le savoir-faire s’est transmis de façon continue jusqu’en 1945, où l’élève et héritière du dernier Duvelleroy en charge de la Maison, Madeleine Boisset, meurt déportée pour ses activités de Résistance. Pourtant le fil ne s’est jamais rompu : car le propriétaire d’aujourd’hui, Michel Magnan, fils de celui qui avait repris la Maison à Georges Duvelleroy en 1940, avait connu Madame Boisset tout enfant, puis précieusement conservé le fonds inestimable de Duvelleroy: modèles d’éventails, patrons et méthodes, outils de fabrication, moules à plisser, projets de monture, matières rares et le mobilier historique de la Maison, toutes choses qui revivent aujourd’hui dans cet ilot aux ondes de choc planétaires que représente Paris pour la mode, où les savoir-faire sont revivifiés au sein d’un réseau de collaborations entre maîtres-artisans et grandes Maisons. Il n’est à ce jour plus que 3 maîtres éventaillistes français, et Duvelleroy en est le plus ancien, et depuis quelques années le plus contemporain.

Duvelleroy propose aujourd’hui des éventails conçus et faits selon la haute tradition d’éventaillerie française. Pour cette confection équivalente à celle de la haute couture, il est fait appel à de nombreux corps de métiers d’artisanat rare, sculpteurs, graveurs, brodeurs, ennoblisseurs, plisseurs… Chaque éventail est finalement monté à la main, par un éventailliste qui fut l’élève du dernier maître d’art français du métier. La commande sur mesure demeure possible.

diptyque aime à proposer divers objets de bel artisanat apparentés à ceux qui étaient en vente dans la boutique diptyque des débuts. Aussi la Maison Duvelleroy s’est-elle associée à la nôtre, le temps d’un éventail, en hommage aux toilettes étudiées des femmes de la baie de Do Son, du temps de la Belle Époque.