Un Air de diptyque

29.09.2017
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Ça n’a l’air de rien, mais parler d’air sans brasser de l’air, sans prendre de grands airs ni pomper l’air n’est pas si dans l’air du temps que ça en a l’air. En français comme en anglais, l’air recouvre maints sens, dont chacun fait l’objet d’une légion d’expressions qui ont des significations très précises, très différentes, et que tout le monde utilise très fréquemment. L’air est une intarissable source de métaphores. Quoique transparent, l’air n’est pas clair.

En simplifiant, l’air désigne d’abord notre atmosphère, l’air que nous respirons. Puis il désigne une apparence, un comportement. Enfin une mélodie, une musique. Au fond, l’air est à l’existence humaine ce que l’Ether était à l’existence de l’univers pour les mythes, les religions, les philosophes et les scientifiques jusqu’aux théories de la Relativité d’Albert Einstein. L’Ether était le vide primordial dans lequel prenait place la Création. Ether vient d’un verbe Grec qui signifie brûler, car dans la mythologie hellène, il était le feu originel et sans lumière. Il était l’air que respiraient les dieux. En alchimie, il était la quinte essence, c’est à dire ce cinquième élément précédant le feu, l’eau, la terre et l’air. L’équivalent de l’Ether sera l’Akasha (mot sanskrit) de l’indouisme et le Kū japonais provenant du bouddhisme. En physique, il était la substance qui remplissait l’espace.

A une échelle plus triviale et quotidienne, plus humaine, il peut s’en dire autant de l’air. Il est notre toile de fond. L’air est un élément vital. Il est ce vide dans lequel nous existons et nous nous déplaçons. Il est cette matière invisible sur laquelle se dépose tout ce qui est visible ici-bas. Il est ce silence au sein duquel se propagent les sons, bruits, voix et musique. Il est cette aire par laquelle se diffusent toutes les senteurs. Inévitablement, le mot se prête alors à toutes les associations possibles. Car l’air c’est le vent, c’est son souffle. Or le souffle, c’est l’esprit en occident (spiritus provient de spirare : souffler), dont le pneuma (souffle en Grec) deviendra l’Esprit-Saint des chrétiens ; c’est le Qi dans les cultures chinoises et japonaises, c’est-à-dire ce souffle circulatoire de l’énergie qui anime tout ce qui est ; et c’est encore le prana dans la culture indienne, le souffle vital nommé dans les Upanisad, ces anciens écrits mythologiques qui sont la base de l’indouisme.

Il n’y a qu’un air. Y vivent elfes et sylphes. Mais il y aussi une infinité d’airs. Parmi ceux-ci, il y a un air dont c’est aussi le nom propre. Il s’appelle ainsi : Un Air de diptyque. Parce qu’il a été conçu pour émaner des senteurs d’atmosphère. Un Air de diptyque est destiné à parfumer l’air d’un espace clos. C’est un diffuseur électrique et silencieux qui souffle au travers de capsules rechargeables. C’est aussi un brevet diptyque. Un Air de diptyque.

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